James & Cie - Les écarts

Collectif d'auteurs/personnages ou de personnages/auteurs dessinés. Découvrez notre univers fait de poésies, récits, expositions, projets et aventures.

Les écarts, Les écarts de James

En vacances

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Sur une chaise ensoleillée

Une chape de plomb couvre les roches blanches et les hommes qui s’y assoient. Observateur, James halète, langue pendante à la fatigue et aux rafraichissements qui le détendent. Les êtres de ces plaines sont las et nu pied, pesant avec leurs langues les chairs rebondies et transpirantes. Les mots ronds, drus, sont tirés comme des boulets à ceux qui pensent qu’ici : c’est la ville. Venant d’autres vallées, James est éloigné de ces cités d’albâtre où les vagues de chaud signent des mirages que l’Homme du nord ne peut qu’observer.

L’excroissance verte

Des couleurs sautent à mon visage. Pour la première fois, je me crois acteur dans une peinture – non, je le suis. Dans la démesure d’un délire végétal, moi, le chien des trottoirs gris, en plaine campagne, là où les bio-saints s’achètent et où les bâtisses s’érigent selon le nombre de feuilles – pardon, billets – verts, bien au chaud dans son larfeuille. Poussé vers un régime diurne et à cette eau qui coule de source, je me dois d’être honnête et au plus près de toutes les productions que la bonne mère aux pastèques outrancières me fait goûter. Entre quelques pépins crachés, fendant l’air comme des balles tirées par mes visions, je me demande quand s’achèveront nos désirs de propriété ?

Repti-lien

Un proche avait défini comme « lézard » ceux qui, dans leur inertie, ne risqueraient jamais de craquer le maillot. Jusqu’au jour où un vrai lézard fit son apparition – bien loin de se dorer les écailles au frais de la propriété – il fit preuve d’une belle vivacité ; d’une merveilleuse cruauté ! James en est témoin, ce collègue ventru sur la pierre chaude, se consacrait à son teint mais il n’en était rien car soudain, le bourdonnement de celle qui travaille davantage durant l’été vient troubler l’activité du bronzé. S’amusant à courser la traînée – non, ce n’est pas un jeu du sud ou une séduction des plus douteuses – mais belle et bien une morsure aux pattes de la pauvre bête qui travaille ; dédicacée par la fainéantise de celui qui pompe les rayons du levant-couchant. Je m’assurerai donc à deux fois avant de lézarder, et m’interrogerai plutôt sur mon animalité…

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En vacances

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