James & Cie - Les écarts

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Les écarts, Les écarts de James

James à travers l’hiver #2

James à travers l’hiver #2

Sur le chemin des bougies, James bataillait contre un souffle glacial. Le vent s’engouffrait dans le moindre interstice de ses vêtements. Les flammes des bougies se couchaient mais elles ne s’éteignaient pas. Planté dans la neige, le bâton de James lui servait de béquille pour tenir l’équilibre. Ce trajet lui semblait interminable… Alors que le vent sifflait à ses oreilles, il pensait à des choses chaudes pour ne pas sombrer. Un feu de cheminée, une soupe bouillante, une couette douillette, un café brulant. Son logis, etc. Redoublant d’effort et grâce à son désir, la flamme de son bâton s’enflammait et lui réchauffait le corps et l’âme. Gravissant des monticules, dont il ignorait ce qu’ils cachaient, James vit au loin un paysage différent de celui qu’il avait traversé. Jusqu’ici, les roches et les pierres l’entouraient mais plus loin se trouvait des planches de bois et des choses clouées. Le vent était moins puissant. James y voyait plus clair. A quelques mètres, se dressait un rocher traversé par d’épaisses racines – du moins c’est ce qu’il pensait. Une sorte de construction, que James ne pouvait pas comprendre, était détruite. Des restes de planches étaient plantés dans le sol. Soudain, il vit une note de papier tenue par un fil. Heureusement, le vent ne l’avait pas détachée. James regarda le bout de papier. Sur celui-ci il pouvait lire :

« A l’intention de n’importe qui, qui osera s’aventurer hors d’une ville, le monde est tombé ! L’hiver a gelé l’humanité. Rares sont les civilisations qui tiennent encore debout. J’écris ces quelques notes à l’aube de la fin. Je suis cloitré dans cette cabane depuis bien trop longtemps, le froid finira par m’emporter. J’ai tant de chose à dire et si peu de temps pour les écrire… J’ai planté des bougies. Une personne est venue me voir pour me les offrir. Elle avait des connaissances sur ce cataclysme hivernal. Cet homme n’était ni scientifique, ni fou mais il portait un masque comme ceux que l’on retrouve dans le vieux théâtre italien… Ca y est je me souviens ! Il portait trois masques, un sans expression, l’autre avec un sourire démoniaque, le dernier avec un sourire inversé, signe de tristesse et de désespoir. Non je ne suis pas fou ! J’ai vu cet homme traverser le froid et rien ne l’atteignait ! Je dois planter les bougies… C’est ma mission… Je dois le faire ! Par pitié si vous trouvez ma note, trouvez l’homme au trois masques. Demain j’ouvrirai la porte de la cabane. Je ne reviendrai pas… »

Tandis que James lisait ces mots, des larmes froides coulaient sur ses joues. A peine étaient elles sorties qu’elles gelaient. La fin du monde… Il ne pouvait pas y croire. Le désespoir des mots affaiblissait sa volonté mais il n’était pas le dernier être sur cette terre. Un autre était là. Caché quelque part : l’homme aux trois masques. Qui était-il ? Et pourquoi, l’homme qui avait écrit cette note paraissait obligé de s’aventurer dehors pour placer les bougies. James ne pouvait pas rester figé sur place. Il risquait de mourir de froid. Il devait avancer.

Gardant précieusement la note de papier, il s’approcha des racines qui sortaient de la roche. Elles étaient épaisses et dures. Peut être qu’un arbre se trouvait à proximité. James constata que les mêmes fleurs, qu’il avait vu hors de la ville, poussaient sur ces racines. Il tendit la main pour en arracher une mais à peine l’avait-il touchée qu’un bruit se fit entendre. La racine bougea, pareille à un serpent ou des tentacules. Elle glissait dans la roche et le trou qu’elle dégageait laissait paraître une faible lueur rouge ou mauve.

  • Ce n’est pas normal ! Dit James sur un ton effrayé.

Rien de tout cela n’était logique. Ce monde n’avait plus de sens ! Ce qui semblait être une racine ne l’était pas. A la vérité, James ignorait la nature de cette étrange nature. Néanmoins, la lumière émanant de la roche prouvait qu’elle était creuse ou que quelque chose s’y cachait. Son bâton n’était pas suffisamment solide pour briser la pierre, il devait y avoir un autre moyen. Pris de frustration, cet état rendait la flamme du bâton agressive et très brulante. James s’approcha de la racine et des fleurs qui sous l’effet de la chaleur fanèrent instantanément. Le feu rétracta la racine qui fila vers un autre trou de la roche, lui donnant l’occasion de contempler de ce qui se cachait dans la fissure ouverte. La surprise était totale ! Un monde souterrain, sans neige ! Des couleurs vives et chaleureuses ! James était mutique et stupéfait par cette découverte. Malheureusement, la fissure était trop petite qu’il s’y glisse. Il devait trouver un autre moyen d’accès. Sous la surface, un autre monde existait et James devait en percer les secrets.

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