James & Cie - Les écarts

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Les écarts, Les écarts de James

James et le monde des rats #1

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James et le monde des rats #1

A travers un épais brouillard, James marchait lentement. Il distinguait à peine le lointain et souvent, des nuages pareils à des amas de poussières s’écrasaient sur son corps. Le brouillard n’avait rien de commun. Sa couleur grise donnait l’impression que la pluie tombait sans cesse et pourtant aucune humidité dans l’air. Juste le froid simple et mordant. Serrant sa cape avec ses bras frigorifiés, il s’enveloppe pour sentir un semblant de chaleur. Pas après pas, il se rendait compte qu’il ignorait tout de sa destination et pourtant, il sentait s’être engagé sur la bonne voie. Le vent souffle de plus en plus fort et dissipe petit à petit le brouillard qui laisse apparaître des formes que James reconnaît… Une route. Des pavés. Un trottoir. Une bouche d’égout. Une poubelle. Des panneaux. Des lampadaires éteints. Il ne s’était pas trompé.

Enfin, il foulait le sol de la ville ou du moins une route qui allait le conduire à sa destination. Heureux mais gelé, James s’arrête et respire. Sa mémoire reprend le dessus et son nez ravive des odeurs qu’il a connu, celle du café de bon matin, celle des cheminées qui fument tardivement, celle des restaurants laissant échapper l’effluve des plats ou celle des amis et proches qui rapportent des choses délicates. Peut-être que ce temps est encore là ? Caché au cœur des bâtiments, des immeubles, des bars et des couloirs. James sort une cigarette de sa poche, l’allume puis expire sa première bouffée vers le ciel en espérant retrouver un monde perdu. Son pas s’accélère, rapide et déterminé mais il constate qu’autour de lui les éléments de cette ville se sont arrêtés, aucune âme, ni électricité. Tendant l’oreille, il n’entend que le bruit du vent qui ne porte aucun son. Une ville se doit d’être vivante et animée mais celle-ci semble déserte. Arrivé près d’un immeuble, James s’appuie sur un mur pour progresser. Une fenêtre l’intrigue. Pensant jeter un œil dans un quelconque intérieur cosy il voit qu’elle est brisée et que la pièce, sur laquelle elle donne, est sale et vide. Reculant de cette fenêtre, James lève la tête et constate que l’entièreté du bâtiment est dans cet état. Une ruine dans toute sa splendeur. James ne désespère pas car il n’a pas fait tout ce chemin pour trouver une ville fantôme ou dévastée par on ne sait quel cataclysme. Il repart de plus belle et s’engouffre dans une rue puis une parallèle à celle-ci puis une perpendiculaire à celle-là, etc. Il déambule sans trop savoir où aller car à l’évidence tout est mort. Tout est décrépi sans nulles traces de présence humaine ! Est-ce que tout le monde est parti ? Que s’est-il passé ? Se demande James, affolé à l’idée de trouver une réponse. Déboulant sur un boulevard, il marche au beau milieu de la route, déboussolé et dépité. Soudain, quelque chose attire son œil et l’arrête net.

Sur un toit se trouve une masse noire. Une espèce de boule volumineuse et consistante tenant à peine sur le sommet de l’immeuble. La chose bouge lentement tout en faisant des mouvements réguliers pareils à ceux d’une profonde respiration. En étant plus attentif, James se rend compte que la forme n’est pas si ronde qu’elle en a l’air. Il y a des reliefs, des sortes de poils longs et sombres remuants avec le vent. Tout à coup, quelque chose se dresse. C’est une oreille. Une large et grande oreille qui, de loin, ressemblait à l’aile d’une chauve-souris. Une deuxième se dresse. La masse noire change de volume et s’affine, James reconnaît des pattes, un museau puis une longue queue agile et forte comme certains serpents qui se tordent avant d’attaquer. Ce n’est plus une chose informe c’est une bête. Une créature ouvrant un œil large, jaune et luisant. Le museau respire l’air pour chercher une odeur et en un éclair, l’œil de la bête se fixe sur James. Aucun mouvement de paupière. Un regard fixe, celui d’un prédateur. James est paralysé par la peur. C’est un rat. Un énorme rat comme ceux des cauchemars. Un cerbère sorti tout droit des enfers, qui écume puis retrousse les babines pour découvrir de longues dents aiguisées comme des rasoirs. James arrête de respirer. Comme une Gorgone qui a jeté son maléfice, le regard du rat pétrifie James. Ses jambes refusent de bouger. Ses pieds sont scellés. Son regard voit au-delà de ce premier rat. Stupéfait, James en découvre un autre puis encore un autre. La ville est infestée, il faut fuir !

Tandis que le rat qui lui fait face avance ses pattes pour bondir du toit, James retrouve peu à peu ses esprits. La crainte s’estompe. Il retrouve la maîtrise de son corps et son regard plonge dans celui du rat. La peur devient courage. Les poings de James se serrent, son pied s’ancre dans le sol prêt à courir de toutes ses forces. Une lutte invisible s’engage, qui fera le premier pas ? Qui sera le chasseur et qui sera la proie ? Le rat ressent ce changement d’attitude soudain. Son œil se referme pour devenir de plus en plus petit et acéré. L’hésitation n’est plus permise…

GO ! Le rat s’élance tout en dévalant le flanc de l’immeuble plongeant ses griffes dans le béton et les vitres, des débris volent dans tous les sens et sa lourde masse l’entraîne à toute vitesse vers James qui s’élance, tel une fusée, vers l’entrée principale de l’immeuble où se trouvait le rat. Plus que quelques mètres… Il peut déjà ressentir les dents de son adversaire sur sa nuque. Le rat, en piqué, ouvre une large gueule prête à gober James pour n’en faire qu’une bouchée. James fend l’air avec sa cape, il gagne de vitesse… Il se jette sur le sol… Glisse avec un pied en avant pour atteindre la porte et la défoncer d’un seul coup de pied… Bruit. Fracas. Nuage de poussière. Débris de verres et de pierres.

James est à l’intérieur sain et sauf. Derrière lui se trouve un éboulement sans doute provoqué par la gueule du rat qui heurta le sol quelques secondes après sa glissade. James entend des grognements de rage derrière la pierre, il cherche un couloir, une porte, un sous-sol, une planque ! N’importe quoi ! Un trou pour s’échapper… James, chancelant, tombe puis roule sur quelques mètres et se retrouve dans un sombre couloir. Rien à gauche, rien à droite, il se remet à peine de cette chute tout en restant vigilant. Soudain, au loin, il aperçoit une lueur. C’est une flamme, celle d’une torche. Une voix se fait entendre : « Par ici ! ». Malgré sa vigilance, James décide de suivre la voix…

Qu’est-il arrivé à la ville ? Pourquoi les rats ? Où suis-je ? A qui appartient cette voix ? James a tant de questions et si peu de réponses…

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