James & Cie - Les écarts

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Les écarts, Les écarts de James

James et le monde des rats #4

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James et le monde des rats #4

Les heures et les jours s’écoulent… James sent la fatigue l’emporter sur sa volonté. Il a l’impression de revenir sans cesse sur ses pas. Il ne distingue plus sa gauche de sa droite et chaque tunnel qu’il emprunte est de plus en plus sinueux. Pas étonnant que seuls les rats puissent se repérer dans un tel environnement. D’ailleurs, James peut les entendre sans les voir. Qu’est-ce qu’ils manigancent ? Il repense aux phrases du rat capable de parler, tout ceci est un jeu et il en est la proie. La faim et la soif le tiraillent, il marche tout en se tenant le ventre. Il supplie son corps de trouver la force d’avancer. Si il s’arrête, il mourra, c’est certain. Pourtant, il voudrait se reposer, s’arrêter là contre une pierre pour dormir quelques heures sans crainte d’être dévoré. Courage James ! Le camp des humains est forcément dans cette direction, comment pourrait-il en être autrement ? Ses jambes sont comme du coton. Il utilise son arme à la manière d’une canne pour continuer vers son objectif. Il est au bout du bout… Epuisé… Il glisse, puis tombe au sol. James s’écroule par terre dans la poussière. Sa respiration faiblie et ses yeux se ferment. Noir. Le rideau se ferme… Les heures passent.

  • Oh ! En voilà un qui n’a pas eu de chance… Hé toi ? T’es mort ? Dis une voix sortie d’on ne sait où.
  • James laisse échapper de sa bouche un léger soupir de douleur.
  • Ok tu n’es pas mort mais vu ton état c’est tout comme. Allez, laisse toi faire.

James est soulevé du sol mais il est trop faible pour ouvrir les yeux ou pour parler. Quoiqu’il en soit, il se laisse porter ou plutôt balloter dans tous les sens. A travers les tunnels, il voyage et après un temps indéterminé, il est déposé sur quelque chose de doux et moelleux. Les yeux entre ouvert, il voit la lueur d’un feu dont il sent la chaleur réchauffer ses os. Il accepte la situation et continue de dormir. Tôt ou tard il saura qui est son sauveur.

Un sursaut, il se redresse et ouvre enfin les yeux. Où suis-je ? Quel jour sommes-nous ? Tandis qu’il pose sa main sur sa tête en signe de réflexion, il observe l’endroit où il se trouve. Une sorte de petite grotte décorée avec quelques bougies, du papier, une petite table et un lit dans lequel il est couché. James cherche son arme mais elle n’est plus là. Sa cape est déposée sur le dos d’une chaise. Il l’a prend puis se dirige vers l’entrée de la grotte. Se tenant sur le seuil, il se trouve en face d’un précipice où sont construits des ponts avec quelques cordes tressées et des planches plutôt fines. Nul doute qu’il faut être léger pour prendre un tel chemin. James retourne à l’intérieur tout en cherchant quelque chose à grignoter. Par chance, il trouve une boite de

biscuits secs qu’il englouti rapidement et qu’il mâche, tout en faisant un vacarme assourdissant. Soudain, il aperçoit une ombre qui file sur les ponts. La chose va vite puis saute sur la paroi des rochers. C’est un rat ! James l’entend venir vers lui mais il n’a rien pour se défendre. Apeuré, il se cache sous les draps. Alors qu’il tremble, une voix brise le silence.

  • Enfin ! C’est pas trop tôt. Fait pas semblant de dormir, je sais que tu es réveillé ? Allez montre toi. Promis je ne te ferais aucun mal.
  • Vous… Vous êtes un rat, comment pourrais-je vous faire confiance ? Prononça James timidement.
  • C’est juste, comme tu peux le voir, je suis un rat et il est vrai que la plupart de mes frères sont cruels, vicieux et violents mais ce n’est pas mon cas.
  • Pourquoi ?
  • Regarde autour de toi. Est-ce que tu as l’impression d’être mon repas ?

Face à cette question, James reconnaît la bizarrerie de la situation. Le rat était plus petit que les autres et portait une cape rapiécée.

  • Je vous suis reconnaissant, dit James tout en se levant du lit, mais je vais devoir partir, j’ai une mission importante…
  • Pas si vite, dit le rat en le repoussant vers le lit. Tu es encore très faible. Tu as besoin de force et d’un bon repas. Je vais préparer les choses, reste tranquille. J’ai beaucoup de questions à te poser.
  • Ha bon ?
  • Oui et puis il y a bien longtemps que j’ai pas eu une conversation avec… Comment tu t’appelles ?
  • James et toi ?
  • Tu peux m’appeler « bouffon » ou le « fou du rat », c’est comme ça qu’on m’appelle.
  • Le « fou du rat » ? Tu veux dire le fou du roi ?
  • Oui c’est ça ! Disons que tout le monde m’appelle comme ça alors je m’y suis fait. Tu préfères quoi : des gâteaux ou des insectes ?
  • Les gâteaux.
  • Comme tu voudras mais tu as tort. Les cafards sont très dodus cette année.
  • Merci mais sans façon.
  • Dis moi James, tu n’as pas l’air surpris de me voir parler ?
  • Non, il y a peu de temps j’ai rencontrer un autre rat qui pouvait parler mais il était très effrayant.
  • Je vois… C’était sans doute un des chefs.
  • A ce propos, nous parlons mais est-ce sans danger ? J’ai appris que vous étiez capable de communiquer des informations entre vous par la « pensée ».
  • Oh ne t’inquiète pas, personne ne m’écoute, il n’y aucune chance qu’on te trouve ici.
  • Où est mon arme ?
  • Ta quoi ?
  • Ma lame. Je l’avais quand je me suis évanouie.
  • Ha oui… Cet objet… J’ai du la mettre à l’abri mais promis je te la rendrais.

Le rat lui sert une assiette de gâteaux. Il invite James à se mettre à table pour continuer la discussion.

  • Pourquoi l’avoir caché ? Demanda James sur un ton curieux.
  • C’est un objet dangereux, tu pourrais te blesser et tu pourrais me blesser aussi. Qu’est-ce que tu cherchais dans les tunnels ?
  • Je cherche un campement, celui des humains. A force de roder dans ces ténèbres, j’ai perdu mon objectif.
  • C’est tout le problème des créatures « d’en haut », elles ne sont pas équipés pour vivre « en bas ». Tu cherches le camp, je sais où il se trouve mais je ne crois pas qu’ils t’accueilleront à bras ouverts.
  • Pourquoi ?
  • Il y a beaucoup de créatures sous terre qui ne sont ni rats, ni humaines et nous nous méfions des êtres bizarres. Tu fais partis des êtres bizarres pourtant tu as des airs de rats.
  • Je n’ai rien avoir avec eux !
  • Je sais, ne t’énerve pas.
  • Comment ce fait-il que tu sois si pacifique ? Alors que les autres rats dévorent et tuent toutes choses ici.
  • Oh c’est une longue histoire. Crois-tu que tous les rats ont décidés de devenir violents ?
  • Je n’en sais rien.
  • Lorsque nous sommes apparus, nous étions les premiers surpris de notre transformation et comme nous avons toujours été inférieurs aux humains, nous nous sommes interrogés sur ce que nous devions faire.
  • Et ?
  • Certains d’entre nous ont décidé de succomber à leurs instincts, ils ont pillé et tué. D’autres comme moi, sont restés plus sages. A l’origine j’étais un rat des champs, je menais une vie simple et détachée de mes confrères citadins. Quand nous avons muté, quelques rats ont suggéré que les rats des campagnes n’aillent pas en ville mais ce sont les rats des villes qui sont venus nous chercher. Ils nous ont forcé à venir ici et vivre comme eux, dans la haine des humains. Personnellement, je n’avais rien contre eux mais aujourd’hui, mon apparence m’empêche de les approcher. Ils fuient dès qu’ils me voient et pensent que je suis comme les autres.
  • Tu sais donc où est le camp ?
  • Oui.
  • Pourquoi ne pas me l’avoir dit ! Tu peux m’aider à le rejoindre ?
  • C’est risqué mais je pourrais te conduire à côté du campement.
  • C’est parfait ! Allons y !
  • Non.
  • Pourquoi ?
  • Avant de partir, nous devons finir notre discussion.
  • Tu as raison. J’ignorais cette partie de l’histoire des rats. J’étais loin de m’imaginer que certains d’entre vous ont été contraints de rejoindre ces profondeurs. Vous étiez une société parallèle à celle des humains, j’en prends conscience. J’ai cru comprendre qu’au dessus de vous il y a un chef, une sorte de roi des rats, est-ce exact ?
  • Oui et je suis son bouffon.
  • J’en suis navré.
  • Crois moi, il y a pire comme boulot.
  • Qui est-il ?
  • A en croire la légende, il s’agit du premier rat. Celui qui diffusa l’infection et qui provoqua notre mutation.
  • Une infection ?
  • A ce qu’on dit, il était un rat de laboratoire et la folie des Hommes les a conduit vers l’expérience de trop. Les détails sont flous mais ce que je sais, c’est qu’il aurait mordu d’autres rats puis ils ont diffusé l’infection. Petit à petit, nous étions tous contaminés.
  • A quoi ressemble t-il ?
  • Il est immense. Bien plus grand et gros que ceux que tu as croisé. Il est bien plus féroce que les autres et nous craignons sa colère.
  • Personne n’a jamais tenté de se rebeller ?
  • Si, au début mais il était toujours plus fort et la plupart de mes amis sont morts.
  • J’en suis désolé.
  • Ne le soit pas car ta rencontre me redonne espoir.
  • Comment ça ?
  • Vois tu, notre roi a un point faible ; du moins je le crois. Il est couvert de cicatrices qui viennent d’une lame très aiguisée. Une lame qui viendrait du laboratoire dont il c’est échappé. Lors de la « grande descente sous terre », il l’aurait égaré. Tu vois où je veux en venir… Je crois que tu détiens cet objet, ton arme serait cette lame qui peut tous nous sauver.
  • Voilà pourquoi l’autre rat c’est enfuit quand je lui ai montré.
  • Dit le rat sur un ton joyeux. Dis-moi où l’as tu trouvé ?
  • Dans un ravin, grâce à un chevalier mais il doit être mort à l’heure qu’il est.
  • Le chevalier ?
  • Oui tu le connais ?
  • Je l’ai vu quelques fois, je crois qu’il était chercheur.
  • Crois-tu que c’était un des scientifiques du labo ?
  • Sans doute.

James continue d’interroger le rat et inversement. Après plusieurs heures de discussions, le rat décide de redonner la lame à James car de toute évidence, il s’agit de LA lame qui blessa jadis le roi. Cependant, James avoue n’avoir aucune aptitude au combat. Si le roi est bel et bien le monstre décrit par son ami, il ne pourra pas gagner ce combat.

James et le rat sortent de la grotte. Le rat le conduit à travers un chemin étroit au bout duquel se trouve le camp des humains. En route, James repense à tout ce qu’il vient d’apprendre, l’origine des rats et les maux dont certains souffrent. Etrangement, il éprouve de la peine pour son ami qui refuse la violence, le voici au cœur d’une histoire qui le dépasse. Il ne c’est jamais considéré comme un sauveur et le poids qui vient d’être mis sur ses épaules est déjà lourd.

Tout près du camp, le rat s’arrête. James se retourne et esquisse un sourire complice en lui promettant de le retrouver quand toute cette histoire sera finie. La légèreté de ce moment ne dura que peu de temps. Le rat montre ses dents. James voit un changement, quelque chose qu’il ne contrôle pas. Ses yeux deviennent ceux d’un prédateur et dans un éclair de lucidité le rat crie vers James

  • Fuit ! Ils arrivent !
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