James & Cie - Les écarts

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Les écarts, Les écarts de James

James et le monde des rats #5

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James et le monde des rats #5

Tandis que James cout à toutes jambes en quête du camp, il songe à ce qui c’est produit. De toute évidence, son ami rat venait d’être possédé par une force supérieure, peut être la conscience du roi des rats ou l’un de ses généraux. Inutile de trop penser. Il doit se dépêcher, le camp n’est plus très loin. Si les humains sont en danger, il doit les avertir. Arrivé au bout du chemin, il freine sa course. Un nouveau précipice l’empêche d’avancer, de l’autre côté se trouve un humain. Enfin ! Après tout ce temps il avait atteint son objectif !

Assis sur les pierres, un homme regarde au loin. Il ressemble au chevalier et porte une armure similaire. Cependant, sa cape ressemble étrangement à celle du bouffon du roi. Il porte une torche dans une main tandis que l’autre est sur sa jambe. Il est recroquevillé tout en scrutant l’obscurité. James ignore si il peut le voir car la lumière de la torche est faible.

  • Hé Ho ! Cria James au loin en espérant une réponse.
  • Qui va là ? S’écria l’homme.
  • Par pitié dites-moi comment vous rejoindre ! Je suis de l’autre côté du fossé et les rats arrivent !
  • Qui êtes-vous ? Montrez-vous ?
  • Nous n’avons pas le temps pour les présentations dites-moi comment traverser !
  • Votre voix ne me dit rien mais je vais vous faire confiance. Attendez.

L’homme se lève pour aller chercher une sorte d’échelle qu’il jette dans le vide. Par chance celle-ci crée un pont pour traverser le précipice. James s’aventure sur l’échelle tel un véritable équilibriste alors qu’au loin les rats grognent et grouillent. Il se retourne de temps en temps sans perdre l’équilibre pour observer leurs petits yeux jaunes et luisants. De l’autre côté, l’homme lui fait signe d’accélérer.

  • Dépêchez-vous ! Sinon ils monteront sur l’échelle !

James accélère le pas et touche la terre ferme. D’un geste brusque, l’homme l’empoigne par la main. James comprend qu’ils vont devoir courir. A toutes jambes, ils dévalent des pentes et sautent au dessus de plusieurs rochers jusqu’à arriver devant deux lourdes portes métalliques couvertes de griffes.

  • C’est ici. Nous sommes arrivés. Ouvrez-nous ! Cria l’homme en direction de la porte.

Les portes s’ouvrent doucement. James et l’homme se faufilent à l’intérieur du camp. Les portes se referment et l’on entend un système de rouages mécaniques qui verrouille le tout.

  • Ouf c’était moins une. Dit l’homme essoufflé.
  • Merci. Dit James en soupirant.

L’homme regarde James attentivement et constate qu’il n’est pas du coin. Ses yeux se posent sur la lame qu’il porte. L’expression de surprise sur son visage ne peut être masquée.

  • Vous connaissez cette arme ? Demanda James.
  • Vous l’avez trouvé !
  • Oui, il y a quelques temps, plantée dans un rat.
  • C’est magnifique… Elle est magnifique… Est-ce que je peux ?
  • Non. Répondit James avec un mouvement de recul.
  • Pardon, excusez moi mais nous avons attendu ce moment depuis le premier jour.
  • Vous êtes un humain ? Sommes-nous au campement. Demanda James pour recentrer la conversation.
  • Oui vous y êtes, je suis éclaireur mais suivez moi, je vais vous présenter.

L’homme conduit James à travers un chemin qui ressemble à une petite rue. Ils arrivent sur une place centrale entourée de petites maisons de fortunes faites en bois et autres pièces de métaux récupérés ici et là. On se croirait dans un bidonville. Alors qu’ils arrivent à peine au centre de la place, des humains apeurés mais curieux sortent progressivement de chez eux. Ils forment un cercle autours de James tout en murmurant des propos incompréhensibles. James sent qu’il n’est pas le bienvenu. Les humains semblent inquiets, sa présence gêne. Il est vrai que son apparence laisse à désirer. L’homme cherche à rassurer la foule, il parle de leur course et d’une menace imminente. Il relate comment James l’a avertie mais il est interrompu par une femme qui fend la foule.

  • Gardes ! Immobilisez cet individu ! Dit-elle d’un ton sec.
  • Il n’en est pas question, je ne vous veux aucun mal. Si vous vous approchez… James saisit la garde de sa lame.

La femme brandit une épée et se dirige vers James pour engager le combat. La foule recule de plusieurs pas et le cercle s’agrandit tandis que l’éclaireur cherche un moyen de calmer les esprits. Un coup, puis deux, puis trois. Les fers des lames s’entrechoquent et leurs bruits résonnent dans tout le campement. James s’étonne de son aptitude à manier l’arme, il se sent confiant. La femme lui sourit.

  • Tu t’en sors plutôt bien pour un débutant. Dit elle en narguant James.
  • Je ne veux pas vous blesser.
  • Essaye un peu pour voir.
  • Pourquoi m’agressez-vous ?
  • Nous avons déjà eu des intrus par le passé et des pillards.
  • Je ne suis ni l’un, ni l’autre.
  • C’est à moi d’en jugez.

Le combat continue et la femme est beaucoup plus agile et expérimenté que James qui commence à manquer de souffle. Elle fonce sur lui mais il esquive de justesse tandis que l’épée transperce sa cape. Fou de rage, James voit son plus beau vêtement troué. Il redouble d’effort pour mettre un terme à ce duel. Il déchaine sa fureur puis tente le tout pour le tout en tenant son arme à deux mains. Dans un dernier coup, la poussière s’envole et l’épée de la femme virevolte dans les airs. Elle est désarmée et éclate de rire.

  • Voilà bien longtemps que je ne m’étais pas autant amusé.
  • Quoi ! Vous riez ! Dit James en colère.
  • Doucement… C’est fini, j’ai la preuve que vous n’êtes pas mauvais. Si vous étiez méchant vous m’auriez tué.
  • C’est ça votre preuve ! Et vous ! Qui êtes-vous ? Si je ne m’étais pas défendu, je serais mort à l’heure qu’il est !
  • Calmez vous. Je suis la responsable de ce campement.

James rengaine son arme mais il est emplit de doutes. Que sont devenus les humains ? Il regarde la foule autour de lui. Les visages sont épuisés par les années de confinement souterrain. La lueur des yeux s’est éteinte. Les vêtements sont sales et déchirés. Certains humains portent des armures tandis que d’autres des tenues faites de bouts de tissus rapiécés. La pauvreté règne dans le campement, les personnes sont maigres et affaiblie. James décide de prendre la parole comme pour faire un discours.

  • Ecoutez moi ! Je m’appelle James et je ne vous veux aucun mal ! Je suis un voyageur. J’ai voulu retrouver la ville mais j’ignorais ce qui c’était passé. L’arrivé des rats, le brouillard, la guerre, etc. Comme vous, j’ai du descendre sous terre pour éviter les dangers de la surface puis je me suis perdu dans ce dédale de tunnels. J’ai rencontré un homme, un chevalier qui m’a redonné espoir en m’expliquant que les humains avaient survécu. Malheureusement, nous avons été séparé par des rats. Il m’a sauvé et c’est battu pour moi. En chemin j’ai découvert cette lame. Récemment j’ai appris qu’elle pouvait tuer les rats. J’ai été conduit jusqu’ici. J’avais perdu tout espoir de vous trouver…

Intrigué, la foule écoute les propos de James et regarde avec des yeux surpris sa lame.

  • Mensonge ! S’écria la femme. Une arme tueuse de rats, c’est une première ! J’ai moi même essayé mille fois avec mon épée et ça n’a jamais fonctionné.
  • Je dis la vérité.
  • Il dit peut être la vérité. Dit l’éclaireur qui s’approche de James comme pour le soutenir. Toute à l’heure, il m’a sauvé d’un groupe de rats qui venait par ici. N’est-ce pas suffisant pour l’accueillir ?
  • Non. Répondit sèchement la femme. Je reste méfiante sur ses dires et le fait qu’il ait vécu jusqu’ici sans une égratignure.
  • Vous rigolez ! Mon ami le chevalier c’est sacrifié pour que je vive et j’ai moi même combattu des rats mais ils sont morts.

La foule est agitée et la responsable du campement voit bien que les propos de James divisent l’opinion.

  • Qui que vous soyez suivez moi, je dois vous parler en privé.
  • J’accepte. Dit James sur un ton résolu.

Alors que James marche vers la maison de cette femme, la foule est invitée à rentrer chez elle.

A l’intérieur d’un piètre logis, James est invité à s’asseoir. La femme lui donne une boisson chaude amère – un bon remontant. La discussion commence. Il revient sur ses aventures en ne manquant pas de raconter les détails. De son côté, la responsable du camp commence à le croire car comment pourrait-il mentir, tout paraît si vrai. C’est alors qu’elle posa à nouveau son regard sur sa lame. Elle admet et avoue connaître l’objet car le chevalier, qui autrefois faisait parti du campement, avait mentionné l’arme qui avait blessé le roi des rats. Elle même faisait parti des scientifiques qui ont participé aux expériences sur ces créatures. Sa responsabilité dans le drame vécu par les humains ne fait aucun doute. Consumée par la rage, elle c’est promis de les tuer jusqu’au dernier et à force d’entrainement, elle est devenue une fine lame respectée. Etrangement, elle ne posa aucune question sur la nature de James, son origine ou son appartenance à tels ou tels camps dans cette lutte. Il comprit que les humains tentés de rectifier leurs erreurs, est-il trop tard pour leur pardonner ? Sans réponse, James demanda une nouvelle fois de l’aide dans sa quête et de lui indiquer le chemin vers le roi des rats. Suite à cette demande, la femme se méfia des intentions de James car il savait où se trouvait le campement. La crainte que le roi des rats puisse lire dans ses pensées n’était pas exclue. En ces temps troublés, rares sont les alliés ayant le courage d’affronter l’obscurité au-delà des limites du campement. Le femme sortie une carte grossièrement dessinée qui indiquée un réseaux de tunnels. En son centre, un large cercle avec une croix où se trouverait le repère du roi des rats. James hésita un moment puis il prit sa décision. Il allait tenter sa chance. Face à sa détermination, la femme lui conseilla de partir avec l’éclaireur du village qui connaît bien les environs.

De retour sur la place principale du campement, l’annonce de la décision de James fût donnée aux habitants. Des lueurs d’espoirs s’allumèrent dans les yeux de chacune et chacun. L’éclaireur attendait James aux portes du campement. Plus déterminé que jamais, il jeta un dernier regard vers la femme, une larme coulait sur sa joue, était-ce un pleur de tristesse ou d’espoir, nul le sait… Plus décidé que jamais de mettre un terme à cette histoire James s’engouffra à nouveau dans les ténèbres en direction des tunnels qui le mènerait sans doute vers son plus grand combat…

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