James & Cie - Les écarts

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Les écarts, Les écarts de James

James et le monde des rats #6

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James et le monde des rats #6

En route vers le roi des rats en compagnie de l’éclaireur du campement, James sent son courage faiblir. Est-il prêt ? Y a t-il d’autres informations susceptibles de l’aider ? Assaillit par le doute, l’éclaireur lui pose une main amicale sur l’épaule pour le rassurer. James le regarde un instant et mesure la confiance qui lui est accordée. Il porte la responsabilité des humains mais aussi des autres rats, pacifiques, qui aimeraient voir disparaître le monstre. Nos deux aventuriers arpentent des couloirs étroits et tortueux, un vrai labyrinthe. Sans carte, James fait de petites entailles dans la roche afin qu’ils ne perdent pas leur chemin. Quant à l’éclaireur, il s’arrête à chaque embranchement pour vérifier que la voie est libre. A ce stade, ils n’ont croisé ni amis, ni ennemis. L’environnement qu’ils parcourent semble avoir été dessiné exprès pour perdre la raison. Marchant dans ce dédale, ils prient pour trouver un indice, quelque chose qui les mettrait sur le droit chemin.

  • Faisons une pause James. Dit l’éclaireur fatigué.
  • Oui volontiers.

Ils s’assoient par terre, au beau milieu d’un croisement entre un chemin et un autre.

  • Ca fait combien de temps qu’on tourne ?
  • Je ne sais pas, dit James. A mon avis plusieurs heures.
  • J’aurai du prendre la carte au campement. Elle aurait été utile.
  • Détrompe toi. Cette carte avait l’air ancienne, les rats ont du creuser d’autres chemin depuis.
  • Foutus rats !
  • Je comprends ton impatience.
  • Tu ne l’es pas ? Tu n’es pas pressé de combattre le roi ?
  • Pour être honnête, pas vraiment. J’ai peur. Si j’échoue, qu’adviendra t-il du campement et de ce monde souterrain ? Que ce passera t-il à la surface ?
  • Tu ne dois pas douter James, la vie reprendra tôt ou tard mais il est évident qu’elle sera meilleur sans le roi des rats.
  • A n’en pas douter. En parlant de rats, tu sais qu’ils ne sont pas tous méchants.
  • Je n’y crois pas vraiment.
  • Si je t’assure ! Avant d’arrivé au campement, j’en ai rencontré un. Il m’a beaucoup appris sur son peuple, l’origine de ce monde et il m’a donné quelques détails sur le roi.
  • Dans ce cas, nous avons l’avantage.
  • J’aimerais revoir ce rat, il pourrait nous être utile.
  • Tu penses qu’il est-ici ?
  • J’en doute. Espérons.
  • Il faut reprendre la route. Allons y !

James et l’éclaireur se relèvent. Alors qu’ils empreintes un nouveau tunnel, James remarque une entaille dans le mur. Avec tristesse, ils constatent qu’ils ont tourné en rond. Toutes ces heures à chercher étaient perdues. De colère, James frappa la roche avec son poing, quelle erreur… Tandis que l’écho de son énervement résonne dans les tunnels, l’éclaireur entend des bruits de pas, ceux des rats.

  • Qu’allons nous faire ! Cria l’éclaireur totalement paniqué.
  • N’ai crainte je te protégerais. Dit James en dégainant son arme. Fuyons !

A toute allure, ils foncent dans les tunnels tandis que les rats se lancent à leur poursuite. En pleine course, James fait voler la lame. Il coupe, transperce, éventre et décapite ceux qui se dressent sur son chemin. L’éclaireur balance sa torche de haut en bas dans l’espoir d’en bruler quelques uns. Soudain, ils déboulent dans une petite salle avec plusieurs entrées mais derrières celles-ci se cache des meutes de rats qui les regarde avec appétit. Au centre de la pièce, James et l’éclaireur sont dos à dos.

  • James que fait on ! Dit l’éclaireur fébrile.
  • Tais toi, j’ai besoin de reprendre mon souffle.
  • Nous allons mourir ici…
  • Garde ta salive, j’ai la sensation que le combat est loin d’être fini.

A ces mots, les rats reculent. Ils fuient. Un silence de mort règne pendant quelques instants. C’est alors qu’un grand fracas ce fait entendre. Le sol tremble, les murs s’effritent. James, un sourire aux lèvres, parle au vide.

  • Approche ! Qu’on en finisse !

L’un des généraux du roi fait son entrée. Celui que James avait rencontré. Il écume de rage face à la lame que James pointe dans sa direction.

  • Je t’avais bien dit, j’aime prendre le temps de jouer avec ma proie… Tu es à moi ! Hurla le roi en courant vers James.
  • C’est ce qu’on va voir !

L’éclaireur se sépare de James qui bloque un coup de griffe avec sa lame. Il entaille sévèrement la patte du rat. Celui-ci recule puis saute sur un mur. En se propulsant sur ses pattes arrière, il fonce sur James qui brandit la lame vers le ciel comme pour l’empaler. Avec force, le rat écrase James qui en perd son arme. N’écoutant que son courage, l’éclaireur jette sa torche en direction des yeux du rat. Un jet parfait ! La torche brule et ses poils et sa gueule ce qui permet à James de se dégager pour récupérer la lame.

  • S’en est fini de toi ! Hurla James tout en courant en direction du rat.
  • Mes yeux ! Je n’y vois rien ! Saleté d’humain ! Je vous tuerai tous jusqu’au dernier ! Vociféra le rat.

Le bruit de la lame pénétrant la chair du rat se fait entendre. James lui a perforé l’abdomen. Il tire un grand coup, tout en criant sa rage, pour ouvrir au maximum cette blessure mortelle. Il dégage son arme ensanglantée et recule tandis que le général des rats titube puis s’effondre lourdement sur le sol.

  • Victoire ! Cria l’éclaireur. Nous avons tué le roi !
  • Le roi ? Ce n’était pas le roi !
  • Quoi ?! Mais ce rat est énorme c’est forcément lui.
  • Non, crois moi c’est un de ses généraux. Je l’avais rencontré et il s’était promis de me tuer. Le roi est toujours en vie…
  • Pauvre de nous. Dit l’éclaireur tout en implorant le ciel.
  • Ca ne sert à rien de prier, si j’ai pu le tuer, je tuerai le roi. Répondit James sur un ton solennel.
  • James ! Cria une voix derrière le corps du rat.
  • Cette voix je la reconnais. Dit James d’un air surprit.

Sortant de derrière le cadavre du rat, James voit son ami le « bouffon du rat » qui court vers lui, heureux de voir le général à terre. L’éclaireur se cache derrière James.

  • N’ai pas peur c’est mon ami dont je t’ai parlé.
  • C’est un rat !
  • Comme je te l’ai dis, ils ne sont pas tous cruels. Comment nous as-tu trouvé ? Demanda James à son ami.
  • Avec un tel raffut difficile de ne pas vous trouver ! Je suis venu vous aider. Je connais le chemin vers le roi.
  • Parfait ! Mettons nous en route !
  • Prend garde James, si tu as tué son général il doit déjà le savoir. Sa colère sera sans limite.
  • La mienne aussi. Ne perdons pas de temps.

James, le rat et l’éclaireur se mettent en route. L’humain n’est pas rassuré de voir ce rongeur les guider. Il soupçonne un piège. James garde un œil sur l’éclaireur car il sait que les humains peuvent être idiots et juger beaucoup trop rapidement sur l’apparence. Après quelques heures, ils arrivent devant une porte immense. Enfin, ils s’arrêtent.

  • C’est ici James. Dit le rat, tout en claquant des dents.
  • Cette porte est gigantesque. Dit l’éclaireur stupéfait.
  • Je te l’avais dit James, il ne ressemble à aucun des autres rats.
  • Je le sais. Répondit James tout en rassemblant son courage.
  • Tu es prêt ? Demanda le rat.
  • Je l’ignore. Mes amis, accompagnez moi. Ensemble nous pourrons le vaincre !
  • Je ne peux pas. Répondit le rat. Si il me voit, j’ai peur qu’il me possède comme la dernière fois et de me retourner contre toi.
  • Tu as raison. Et toi ? Demanda James à l’éclaireur.
  • Moi… Je n’ai pas été d’une grande utilité jusqu’ici et j’ai vu tes aptitudes au combat. Je serais un poids pour toi.
  • Bien j’irais seul. Dit James qui s’était douté de la réponse de son collègue humain.

L’instant est décisif. James pose sa main sur la porte qui s’ouvre d’elle même. Face à lui une caverne immense, si grande qu’il ne distingue ni plafond, ni horizon. Il avance dans les ténèbres qui se dissipent petit à petit tandis qu’un vent se lève. Il est de plus en plus fort. Figé sur place tout en lutant contre l’air, James essaye de progresser mais impossible. Le vent s’arrête, l’ombre s’évanouie. Enfin, il l’aperçoit… Qui pose les yeux sur qui ? Telle est la question.

Une masse immense de la taille d’un immeuble se dresse devant James. Le vent qui l’avait cloué au sol n’était autre que le souffle de la bête. Les yeux luisants du roi des rats sont de la taille d’un soleil, la pupille est une lune noire où une tache rouge sanguinaire fait son apparition. D’un sol coup de mâchoire, il peut engloutir des rochers entiers. Ses griffes sont des montagnes et son poil aussi épais qu’une forêt. Au cœur de la terre, il avait eu le temps de prospérer pour atteindre cette taille de titan. Les jambes de James tremblent, il tient à peine debout, paralysé par la peur d’affronter un si terrible ennemi. Le monstre observe James et bouge lentement son corps. Ses pattes avant prennent appuies sur des roches qui craquent sous l’impact de ses muscles. James ne peut voir la créature toute entière, seule la gueule du roi lui fait face. Un grognement se fait entendre puis le roi rugit, un cri si fort que James décolle du sol et vole un peu plus loin. Il utilise sa cape pour amortir la chute. Là sur un rocher, il sort son arme et la pointe en direction du roi qui réagit à la provocation. James sait qu’il n’y a plus d’échappatoire. Il sait que le duel se finira par sa mort ou celle du roi des rats.

  • Oh roi des rats. Tu reconnais cette lame ? L’arme qui t’a blessé autrefois !

A ces mots le rat serre ses griffes comme un poing, révélant ainsi la cicatrice du passée faite par l’objet. James la voit. Il doit frapper à cet endroit. Ce sera peut-être son unique chance.

  • Ainsi, te voilà… James tueur de rat ! Celui qui a tué mon général. J’ai tout vu de cette bataille mais sache que je n’ai rien à voir avec les autres. Je suis à l’origine de tout, je suis à l’origine de ce monde et tu mourras sous mes coups. Tu es frêle et apeuré face à moi, je le sens. Je sens ta peur. Tu feras un bien maigre repas mais je suis affamé.

Les paroles du roi des rats résonnent dans l’esprit de James. Tel était le pouvoir de roi, la communication dans l’esprit des créatures vivantes. James empoigne la garde de sa lame et se prépare à combattre. Il saute de son rocher et court en direction du roi. Pas un son ne sort de sa bouche, toute sa colère est intérieure et concentrée dans ses mains. Une patte du roi éclate un rocher et se dirige vers James. Il esquive de peu ce coup mortel, il bondit sur les griffes du roi et court le long de sa patte en direction de la gueule pour lui asséner le premier coup. Le roi comprend la malice de cette manœuvre et se secoue pour projeter James dans les airs. En plein vol, juste en dessous de lui, James voit la gueule béante du roi prête à le dévorer mais par chance sa cape s’active. Ressentant le danger, elle se déploie comme les ailes d’un oiseau puis elle ramène James sur la terre ferme. Intérieurement, il remercie son fidèle vêtement de l’avoir sauvé. Le roi enrage devant son agilité.

La bête grogne et fait résonner toute la caverne. Une étrange fumée blanche s’échappe de sa gueule. James la voit – tout en espérant que le roi ne partage pas de point commun avec les dragons. Le rat souffle un épais brouillard qui empli tout l’espace. James tousse et n’y voit plus rien. Sur ses gardes, il tourne dans tout les sens pour anticiper le prochain assaut. Des bruits viennent de toutes parts, impossible de savoir d’où viendra le prochain coup quand tout à coup, James se sent étrange. Il vacille, son corps s’engourdit. Y aurait-il quelque chose dans le brouillard ? Sa vision se trouble. Le brouillard se dissipe peu à peu. Le roi des rats n’a pas bougé depuis le début du combat. Il est à la même place.

  • C’est fini James… Touché par ce brouillard toxique, tu vas perdre progressivement la raison et sombrer dans la folie.
  • Je refuse. Dit James avec une voix douloureuse.

James doit ce concentrer. C’est une toxine, une illusion produite par le roi qui l’empêche d’y voir clair. Il perd pied. Ses pensées sont confuses. Soudain une voix résonne dans sa tête : « Laisse moi faire James, tu me porte depuis tout ce temps et je ne suis pas atteint par ce mal, laisse moi te guider et empoigne ton arme. ». James comprend que cette voix est celle de sa cape. Depuis tout ce temps, il c’était concentré sur la lame mais il avait oublié que la magie n’était pas dans les armes mais dans ce qu’il porte. « Bien. Je te fais confiance. Allons-y ! » – murmura James dans son esprit. Le roi vit un changement d’attitude chez James qui avait fermé les yeux tout en tenant son arme à deux mains.

  • Crois-tu pouvoir me battre en aveugle James !

James ne répondit rien au roi. Soudain, sa cape s’ouvrit et balaya d’un coup le brouillard restant. James sauta dans les airs, si haut qu’il semblait voler. Sa cape déployée, il flottait juste au dessus du roi. Le monstre se dressa pour asséner des coups de pattes en direction de James mais c’était inutile car trop agile, il esquivé chaque attaque tout en se frayant un chemin vers la cicatrice. « Accélère » – pensa très fort James et il accéléra. Il allait si vite que le roi ne savait plus où regarder. En combinant cette vitesse et cette force, les coups de James devenaient de plus en plus en plus douloureux pour le roi. Il faiblissait. « Plus vite ! » – hurla James dans son esprit mais sa cape le mit en garde. « A cette vitesse James, tu risque d’y perdre la vie ! ». Malgré ce conseil avisé, sa volonté le faisait aller de plus en plus vite au point qu’on distinguait seulement les scintillements du tranchant de la lame qui fendaient l’air.

Tout à coup James s’arrêta net. Il était à nouveau visible pour le roi qui décida de donner son ultime assaut. Il en était de même pour James. Galvanisé par sa vitesse, il saisit son arme et la jeta en direction du roi. La lame, allant plus vite que le vent, pénétra sans difficulté la cicatrice de la bête qui stoppa nette sa course.

  • Impossible ! S’écria le roi des rats.

Dans sa chair, le roi ressentit une douleur si forte qu’il poussa un cri de douleur terrible. James profita de cet instant de faiblesse pour courir vers la lame restait plantée dans la peau du monstre. Il l’enfonça puis la sortie brusquement pour la relancer cette fois-ci en direction de la gorge du rat. Elle atteint son but sans difficulté et transperça la chair du roi. Il saigné abondamment. La gueule au sol, le roi des rats agonisait lentement. La vie le quittait peu à peu tandis que James, épuisé par cet affrontement tentait de s’échapper de la caverne. La gueule au sol, le roi des rats agonisait lentement

  • C’est fini, nous pouvons partir. Tu as gagné. Dit la cape de James.
  • Vraiment ? Nous avons gagné ?
  • Oui regarde derrière toi, il est entrain de mourir. Il suffoque.
  • La lame…
  • Laisse la, tu n’en a plus besoin.
  • Pourtant…
  • Inutile d’aller la chercher. Elle restera ici comme preuve de ton combat.
  • Je voudrais…
  • Repose toi James.
  • J’aimerais…
  • James !! Cria la cape.

Notre héro s’écroula au sol, non loin de l’entrée de la caverne, avec pour seule image en tête son combat acharné. Le silence et les ombres étaient revenus, il sombrait doucement dans un profond sommeil. Etait-il victorieux ou vaincu ?

Fin ou suite… nul ne le sait.

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