James & Cie - Les écarts

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Les écarts, Les écarts de Don & Troket

Naguère

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Naguère

Il était une fois, dans un village non loin de là.

Une troupe de jeunes fêtards prêts à tout pour siffler quelques breuvages…

Un samedi, comme tout bon samedi qui se respecte, Don, Troket et d’autres, allèrent prendre quelques coups de chaud de vinasse bien placé chez un ami.

Tandis que vous et vous seul, allâtes jouer au bois, ou je ne sais quoi, ils sifflèrent quelques liqueurs non pas des moindres ragoûtantes, pour sûr ils n’ont point glouglouté.

Ce ne fut qu’après un certain degré, qu’on assimile aux pochards de comptoir, tandis que celui du dehors, le barométrique cette fois, flageolait doucement vers des tréfonds barbaro-nordiques, qu’ils se décidèrent à quitter leur asile de poivrot notoire, pour tituber, douloureusement attaqués par les bourrasques gelées, vers leurs tacots aux allures de chignoles salement rongés par le gèle et la glaciale négative du Celsius.

Ils furent partis.

En pré-décongélation dans les bagnoles, ils furent surpris d’apprendre par radiophonie que la météo ne changerait pas, pas ce soir. Ce fut donc sur la glace, dans la nuit noire d’un hiver sans fin qu’ils entamèrent leur odyssée polaire.

Après une demi de l’heure, ils arrivèrent dans la rue du « SAOUL KITCHEN » avec une impatience au bord du pipi culotte.

Il n’y eut pas de place aux abords du troqué. Enfin, pour être plus concret, ils n’en trouvèrent aucune de réglementaires. Alors, ils se garèrent là où nous ils ne durent pas.

Soit.

Au sortir des tires, ils se lancèrent dans une marche effrénée vers la chaleureuse entrée qui clapotait frénétiquement suite aux vagues successives de clients éméchés.

A l’intérieur, déjà, sur quelques petits pas, ils se trouvèrent enchantés de se trouver dans cet endroit affriolant au possible, ajusté d’une manière conviviale, loin des états prétentieux dans lesquels se mettent d’autres comptoirs à pressions, en d’autres termes ce fut une vraie révélation.

Des bars, vous le savez autant qu’eux, il y en a, mais celui là, sans faire de « ceci-cela », est complètement abracadabrant, à la limite de l’euphorie sans stupéfiant, du stupéfié au phénomène en passant par une sorte de voltige qui vous fait atterrir au bar et claquer tous vos ronds ronds durement acquis.

Soit.

Ils burent une tournée, ce ne fut pas assez, ils remirent leurs chauds manteaux, puis ils partirent, trop vite au goût de Don…

En sortant du bar ils débouchèrent quelques canettes de bonne bière, des brunes il sembla à Don. Sans ouvre bouteille, un rebord mural fit l’affaire pour faire sauter à cette alléchant flacon son capuchon d’acier. Dans ce froid, une bière ne fut pas de trop.

En arrivant aux autos ils furent heureux et distraits et ne virent pas l’affreux destin qui nous était réservé.

Enfin, au chaud dans la voiture, le contact passa et le moteur gronda.

Ils parcoururent quelques kilomètres, ou peut-être moins d’un, seul le compteur le sut, avant de comprendre qu’une des pneumatiques eut rendue son dernier souffle d’air comprimé. En effet, ils déboulèrent au dehors et en assiégeant la roue avant gauche, ils virent ce fameux dégonflé.

Désappointés, ils décidèrent de contacter en urgence l’assurance qui ne répondit pas, puis Troket appela un homme dénommé « Matchek », enfin se fut le seul mot tangible que Don entendit.

Bref.

Sans réponses de part et d’autres, ils firent le choix d’occuper à six le bolide d’un autre. Ils furent trois derrière, deux devant, et un dans le coffre, par -10 une nuit de samedi.

L’affaire fut réglée…

Ils furent décidés à prendre un bus pour descendre dans le quartier de beuverie…

Ils avaient rendez-vous dans un bar plus bas.

L’interlude du bus passa, et ils se retrouvèrent promptement dans l’endroit.

L’enfumé bar avait la réputation de se peupler, la nuit venue, d’une populace ravagée et hystérique, avide de chant lyrique dégueulé sous les bruits d’instruments à cordes électrisés et de percussions violentées.

Soit.

Ils ne passèrent pas à coté, et c’est d’ailleurs avec une grande joie qu’ils constatèrent que le bar fut fidèle à sa réputation ; rempli de chevelus, vêtus tout de noir, gigotant leurs mèches, en un synchronisme parfait du balancement de leurs têtes dans des mouvements circulaires, afin de réaliser une sorte de ballet rituel calqué sur de féroces musiques, celles dont nous parlions tout à l’heure…

Bref.

Ils commandèrent une tournée d’une étrange gueuze locale, puis ils restèrent quelques instants là, à babiller, le gosier sitôt sec sitôt arrosé.

Avant de partir, Don passa par la case toilettes, où une jeune fille beugla chaleureusement en pissant porte battante dans un chiotte à l’icône masculin. Il fut tôt pour un départ, mais il appris qu’ils avaient rendez-vous (sans qu’il sut avec qui) plus loin, dans un tout autre genre de bistrot. Avant leur exode dans ce froid stagnant encore à l’extérieur, ils ne loupèrent pas les grands classiques métalo-rock de leurs enfances, qui entonnèrent encore quelques minutes dans leurs esgourdes même après leur sortie. Puis, ils partirent, juste après qu’un barman eut littéralement enflammés le bar. Ils furent plein de regrets en observant les flammes réchauffer les soiffards, aux cheveux longs, qui frétillaient auparavant, tandis qu’ils gelèrent dès leurs premiers pas dehors.

Ils arrivèrent dans le nouveau bar en sorbet mais bien vite décongelés par l’heureuse action des convecteurs, cependant un malheureux désarroi envahit Don devant le parti pris dégueulasse que ce bar tentait d’afficher.

Ce tripot abritait une faune indescriptible, Don fut pris d’une stupeur foudroyante, comme un électrochoc, l’alcool redescendit et il fit son plus funeste « profil bas » devant cette déchéance de pognon mal placé, de mauvais goût, de gnomes à chemises, et de musiques aux uniques accords…

Soit ou bref, cette soirée pour lui fut finie.

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Naguère

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