James & Cie - Les écarts

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Les écarts, Les écarts de James

Proche d’un autre monde

Proche d’un autre monde

Après bien des déboires et aventures extraordinaires, James sentait qu’il touché au but. « Au loin, peut être, la ville », cette phrase sans cesse répétée sombrerait bientôt dans l’oubli.

Grimpant sur des rochers et toujours vêtu de sa fidèle cape, James faisait face à un ravin. De l’autre côté se trouvait une étrange tente surmontée de plusieurs bougies dont les flammes éclairées la nuit. L’habitation était couverte de symboles étranges et une faible lueur s’échappée d’une ouverture. Ce foyer de fortune était habité. James distingue une ombre à travers le tissu. Ne pouvant franchir le ravin en sautant, il décida de crier pour appeler la chose vivante dans cette tente. Après un « Hé Ho ! » percutant contre les pierres, l’ombre se dressa d’un bond. Attentif, James voit un être étrange… Un corps humain surplombé d’un seul œil lui servant de tête couverte de cheveux hérissés et en bataille.

  • Qui êtes-vous ? Cria la créature.
  • Pas d’inquiétude – dis James – j’aimerai vous parler, comment puis-je vous rejoindre ?
  • Me parler ! Hors de question ! Je ne vous connais pas ! Et votre crayon ne me rassure pas…

Il est vrai que James peut paraître étrange au premier regard, d’autant qu’après ses différents périples il possédait tout un tas d’objets étranges et notamment un grand crayon lui servant d’appui pour gravir les rochers ou d’arme si il se sentait menacé.

  • Rassurez vous c’est juste un crayon. Je m’en sers pour marcher. Dis James sur un ton rassurant.
  • Oui c’est ça… Il est drôlement pointu pour un simple bâton de pèlerin. D’ailleurs, vous-êtes quoi ? Un marcheur ?
  • Je m’appelle James, j’arpente ce monde depuis une vilaine chute. Ca fait bien longtemps que je cherche la ville et j’ai l’intuition d’en être proche. Promis je ne vous ferais pas mal, laissez moi vous rejoindre.
  • Vous aussi vous êtes tombé ! Répondis la créature. Qu’avez-vous trouvé au fond du trou ?
  • Une cape mais un peu spéciale. Dans un gouffre j’ai trouvé des moustiques-crayons mais maintenant ils sont parfaitement inoffensifs. Quant à ce crayon, je l’ai toujours eu. Il a grandi et c’est transformé. Aujourd’hui je m’en sers pour écrire mais aussi pour marcher ou me défendre.
  • Dans ce cas, laissez moi vous ouvrir la voie.

Sortant de sa tente, la créature lève sa main vers le ciel tout en proférant d’étranges paroles. Une nuée de moustiques-crayons se rassemblent et s’assemblent pour former un pont. James n’en croit pas ses yeux. Il n’a jamais rencontré personne capable d’un tel contrôle sur ce genre d’insecte. Il s’empresse de traverser. Arrivé de l’autre côté, les moustiques-crayons s’envolent et disparaissent dans la nuit noire.

  • Comment ? Demanda James totalement sidéré.
  • Entrez James. Installez vous. Il fait si froid dehors.

L’intérieur de la tente était chaleureux. Des bougies éclairaient les murs, des notes incompréhensibles y étaient exposées et des crayons étaient suspendus par des bouts de ficelles.

  • Qui êtes-vous ? Demanda James avec beaucoup de méfiance.
  • Avant j’habitais en ville puis avec le temps je m’en suis éloignée. Depuis je suis un observateur reclus dans ces montagnes.
  • Tout comme moi, vous n’êtes pas humain ?
  • Non je suis un personnage.
  • Nous avons donc un point commun. Je pensais être le seul à pouvoir contrôler les moustiques-crayons.
  • A force de vivre ici j’ai appris à les apprivoiser.
  • Moi aussi mais ils m’ont blessé.
  • Moi aussi. J’ai perdu un œil à cause d’eux et depuis mon autre œil à pris le relai jusqu’à devenir ma tête.
  • Ce monde est surprenant…
  • Vous n’êtes pas au bout de vos surprises… Dites moi, quel sera votre but une fois que vous trouverez la ville ?
  • Je ne sais pas… Depuis ma chute je me sens guidé vers elle, comme si quelque chose m’y attendait. Auparavant tout comme vous, j’y vivais puis le trou noir, la chute. C’est au fond du trou que j’ai trouvé cette cape.
  • Elle vous protège c’est certain et vous en aurez besoin car la ville a changé.
  • Comment ça ?
  • Rare sont ceux qui arrivent jusque ici, vous êtes exceptionnel James. Après tout ce que vous avez traversé, les falaises, les montagnes, les ruines et l’étrangeté de ce monde vous êtes sûre de trouver la paix en ville ?
  • Je n’en sais rien. Pourquoi pas ? Peut être ? Je l’ignore. J’ai besoin de savoir ce qui s’y trame. Grâce à ma cape je pourrais faire des choses impossibles auparavant mais dîtes m’en plus ? Qu’y a t-il en ville ?
  • Ce n’est pas « qu’y a t-il » mais plutôt qu’est-ce qui s’y trouve.
  • Expliquez moi.
  • Par où commencer…

Les deux personnages discutèrent longtemps. James ne comprenait pas tout les mots de œil qui en savait long sur les évènements depuis sa chute. Néanmoins, James compris que la transformation de ce monde venait de la brèche dans laquelle il était tombé. Il comprit qu’un temps infini c’était écoulé et que l’univers qu’il avait traversé n’était autre qu’un paysage déformé dans lequel des rêveries et autres inquiétantes étrangetés c’étaient greffées.

  • Vous y êtes presque. Dis l’œil sur un ton décidé.
  • Je le savais ! Je le sentais !
  • Faite comme bon vous semble mais souvenez-vous : prenez garde aux choses qui occupent la ville. Vous rencontrerez d’autres qui comme moi vous guideront et certains qui seront vos ennemis. Soyez prudent, votre attirail devrait vous suffire mais je ne doute pas que vous trouverez d’autres choses en cours de route. Peut être même des objets qui vous appartenaient.
  • Je l’ignore. Il y a si longtemps que je n’ai pas revu mon « home sweet home ».
  • Courage mon ami. Ce soir, dormez ici. Vous êtes mon invité et demain matin, en descendant cette montagne vous arriverez aux portes de la ville.

Heureux de pouvoir se reposer, James invita son nouvel ami à poursuivre la discussion hors de la tente. Dehors, ils discutèrent jusque très tard tout en fumant des cigarettes. Observant le sombre voile de la nuit, James songeait à sa nouvelle aventure.

Au loin (mais maintenant toute proche) se tient la ville.

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