James & Cie - Les écarts

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Sur les rails

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A l’arrêt

Je vous ai laissé la dernière fois sur les quais d’un métro.

Il paraît que certains détestent,

Moi je dirais que je l’aime autant que je le hais.

Comme lui, qui m’a fui comme la peste,

Parti hier ou bien aujourd’hui ?

Je ne me souviens plus, je sais juste qu’il l’a fait sans un bruit,

Me mettant à quai,

Les poings dans les poches,

Pourtant le métro j’arrive pas à trouver ça moche.

La plupart des gens voient juste un enchainement de wagons et de tunnels,

J’y vois des navires et des cœurs qui chavirent

Dans un amer déchainé,

Des ballons d’été qu’on allume et qui crèvent le ciel,

Ils se reflètent et s’éloignent à tire d’ailes sur le carrelage blanc

Comme les obscurs qui animaient ses yeux d’aquarelles

Et qui se sont éteints maintenant.

Au bout d’une mèche, pas d’allumette,

Une plume

Sur un banc

Mon cœur

Du papier qui fume.

Dans le métro tu pars, je m’égare

Ça t’es égal.

Tu es parti hier ou bien maintenant

Ça pourrait être aujourd’hui

Ou bien il y a cent ans.

Le Métro

Il est parti depuis des mois loin de moi,

Combien exactement, je ne sais pas.

Ivre des blessures de l’enfance,

Il a pris un bateau un matin vers nulle part,

Une destination qu’il connaît bien.

Depuis entre nous tout mais surtout ce rien

Pas de bonjour, ni de « au revoir »

Le silence,

(Tu dois trouver ça bien.)

Inconstante sentence dans le temps qui passe,

Indifférence qui glace.

Il est parti en quête de son île et de ses trésors

En mettant notre amour à mort,

Matador des mots beaux,

Il s’est coupé la langue et il a eu ma peau.

Sur terre il m’a laissé son cirque et son métro,

J’ai brulé son chapiteau,

Brûler des trucs, ça j’aurais pu en faire un numéro.

Dans ses hier,

J’erre sans repères

Et je me perds dans son métro

Parmi les anonymes, je n’ai plus de nom,

Rien qui désigne cette froideur qui m’assassine,

Je ne suis plus qu’un visage, en quête de ses sons.

Assise sage comme une image en quête de ses visages,

Je cherche des mirages dans ces anonymes qui me dévisagent.

Dans le métro on s’engouffre à bout de souffle,

Dans ce gouffre,

On croise des vies ou des morceaux

Qui parfois nous coupent le souffle et qui sentent le souffre.

Je m’abîme dans ses méandres et je pars en lambeaux,

Je ne cherche plus à comprendre.

Je le cherche, dans les couloirs rêches

Je le retrouve, en surface il est doux mais à l’intérieur il est revêche.

Etait-ce vraiment lui ce jour de soleil?

Je ne sais pas.

J’ai cru retrouver ma merveille,

Nos voyages, nos cœurs dépareillés qu’on appareille.

Je m’en souviens,

Aujourd’hui c’était demain,

On s’essoufflait bouche à bouche dans les bouches du métro,

Moi le métro, je trouve ça déguelasse mais beau.

J’appelais ça mon périphérique parisien,

Lui plus poète son réseau de granit souterrain.

On le prenait en se volant nos mains.

Mes mains égrenaient des joies pures,

Elles s’envolaient au-dessus de mes maux,

Les faisant passer par-delà les tunnels et les murs.

Les stations filent égrenant les couleurs et les numéros,

(Les jours sans toi défilent, remplis de peine)

Dans le métro je retrouve le chemin souvent le même

Souterrain qui déraille qu’on prenait sans fin.

Les rails me contaient son idéal que je repoussais d’un revers de la main,

Je pressais la sienne contre la mienne sans regarder ses veines.

Dans notre périphérique de granit le métro dansait quand nos mots rimaient.

Lui et moi on se vidait de nos mots comme on vide ses poches,

Précipitamment, peut-être parce qu’on savait qu’on manquait de temps

En oubliant souvent des maux dedans,

Comme ça on avait l’air propre et beau mais à l’intérieur on se trouvait moches.

Aujourd’hui le métro passe,

Nos tant s’effacent.

Tu avais mis des pinces à mon sourire

Ça a laissé des marques, aujourd’hui je n’arrive plus à rire,

Dans le métro,

Tout sonne faux,

Comme son ombre dans les anonymes dont je perds le nombre,

Entre les arrêts je crois reconnaître ses traits et je sombre.

Sur le strapontin de gauche personne pour me prendre la main,

Parfois un œil curieux pour deviner ce tant que je noircis,

Ou un fou prêt à claquer une bise à ma folie.

Du coin de l’œil je vois des enfants qui vont à l’école,

Les grands me regardent souvent comme si j’étais folle.

Sur ma ligne je te surligne, entre mes lignes le temps s’aligne,

Notre histoire se rembobine.

Mon tant passe et retentit,

Tu t’arrêtes et tu repars.

J’ai raté ton métro,

Tu m’as laissé sur ton quai.

(Il est trop tard.)

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Sur les rails

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